Abidjan de notre correspondante
«Je vous avais promis que je rentrerai avant la fin de l'année, me voici.» Alassane Ouattara est de retour, le sourire aux lèvres. Quelques heures avant son arrivée au pays, les poursuites judiciaires dont il faisait l'objet ont été opportunément abandonnées. Bravant les consignes du parti qui craignait des débordements d'enthousiasme, une petite foule de militants est venu accueillir son héros à l'aéroport. Ils portent casquettes et pagnes aux couleurs d'ADO et sont sûrs que leur leader sera le prochain président de la Côte-d'Ivoire.
Le président du Rassemblement des républicains (RDR) a tout de suite entonné l'air de la «réconciliation nationale», thème majeur de la campagne électorale qui s'annonce. L'ancien Premier ministre, sans s'y être clairement engagé, a laissé entendre que son parti participerait à la transition. Tout comme l'autre grand parti de l'ex-opposition, le Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, le RDR participera au gouvernement qui doit gérer le pays jusqu'aux prochaines élections, selon le scénario écrit par le nouveau maître à bord, le général Robert Gueï.
«Révolution des oeillets». Alassane Ouattara s'est abstenu de condamner le coup d'Etat militaire qui lui permet de rentrer en homme politique libre, préférant qualifier le putsch de «révolution des oeillets à l'ivoirienne». Un événement «douloureux», mais salutaire, en somme. «Les braves soldats, le Comité de salut public, ont fait ce que le peuple souhaitait: un ch