Menu
Libération

Dans Grozny assiégée, les forces russes se heurtent à une résistance acharnée «Chaque ruine est un nid de tireurs»

Article réservé aux abonnés
publié le 31 décembre 1999 à 2h15

Pervomaïskaia envoyé spécial

A flanc de colline, l'artillerie. Des batteries par dizaines, ancrées dans la glaise, qui crachent sans relâche. Dans le ciel, à l'abri des nuages, l'aviation. Une noria de chasseurs bombardiers et d'hélicoptères blindés couvre Grozny d'une coupole d'acier. Sur plusieurs kilomètres alentour, le sol tremble sous l'incroyable puissance des canons. De la ville assiégée, secouée par les salves, montent trois lourdes colonnes de fumée noire, la raffinerie semble être au centre d'une terrible bataille. A l'évidence, ses cuves sont en flammes. Plus loin, en direction du lac artificiel de Tchernoretchie, on devine d'autres incendies. Appuyée par son formidable arsenal, l'armée russe a lancé ses troupes à l'assaut de la capitale tchétchène avec l'espoir d'en déloger, avant la nouvelle année, les quelque 2 000 combattants indépendantistes qui s'y sont retranchés. En longs convois, des camions chargés de renforts font route vers les quartiers du sud et de l'ouest, où les combats seraient les plus violents.

Charge folle. Les «relevés» saluent l'arrivée des troupes fraîches par de larges sourires de soulagement. Des soldats épuisés racontent cette bataille pour le contrôle de Tchernoretchie, leur charge folle sur le pont qui enjambe le plan d'eau sous le feu nourri des combattants indépendantistes, toujours bien accrochés à la rive orientale. Car les boïvikis entendent vendre chèrement cette colline boisée, voie de repli vers les montagnes du sud. «En une jour