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Libération

Inondations: le Venezuela exsangue. Le pays est déjà ruiné et de nouvelles crues ont eu lieu dimanche.

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publié le 4 janvier 2000 à 22h09

Caracas, de notre correspondant.

«La tragédie économique est évidemment bien peu de chose en regard de la tragédie humaine. Mais cette catastrophe va forcément donner un coup d'arrêt brutal au développement du pays. Imaginez: 200 000 à 300 000 emplois ont été purement et simplement rayés de la carte, des usines entièrement détruites. Dans les deux ans, il faudra injecter entre 15 et 20 milliards de dollars pour ne serait-ce que reconstruire ce qui a été englouti; sans parler d'aller de l'avant.» Pour le patron des patrons vénézuéliens, Vicente Britto, le tourisme, activité dans laquelle plusieurs dizaines de milliers de personnes sont désormais au chômage technique, est un secteur sinistré.

Vacances annulées. Les grands assureurs vénézuéliens ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne couvriraient que 10% des polices souscrites: «Faute de quoi, on mettrait la clé sous la porte», se défend Mariela Cardenas, le PDG de Seguros Capitolio. Autant dire que les grands hôtels et les complexes touristiques du littoral de l'Etat de Vargas, l'épicentre des inondations meurtrières, ne sont pas près d'être relevés de leurs ruines. Dans les secteurs de l'alimentation, de l'industrie pharmaceutique, du textile, de la chaussure, indirectement touchés par les destructions, le patronat local et les salariés ont fait une croix sur leur mois de vacances de Noël ­ pourtant sacré au Venezuela ­, de façon à répondre à l'augmentation de la demande, en particulier de la part des sinistrés, qui sont toujour