Berlin, intérim.
Helmut Kohl ira-t-il en prison? Cette question, inconcevable il y a quelques semaines, est désormais dans tous les esprits en Allemagne, alors que s'ouvre à l'encontre du «père de l'unification» une enquête judiciaire pour abus de confiance qui promet d'être longue et fastidieuse. Hier, le parquet de Bonn a en effet entamé officiellement ses investigations concernant l'«erreur» reconnue par le président d'honneur de la CDU. Kohl, lors de pathétiques aveux télévisés le 16 décembre, avait admis avoir géré des caisses noires et accepté près de 2 millions de marks (environ 6,7 millions de francs) de dons anonymes et non déclarés entre 1993 et 1998, alors qu'il était président de son parti. Il risque, selon la loi, une peine allant d'une simple amende à cinq ans d'emprisonnement.
Avant toute inculpation, un débat sur la levée de son immunité parlementaire devrait avoir lieu au Bundestag. Mais si la justice se borne pour l'instant à enquêter sur l'abus de confiance -après avoir rejeté les chefs d'accusation d'escroquerie, parjure et blanchiment d'argent , il n'en est pas de même pour la commission d'enquête parlementaire. Ses membres, majoritairement adversaires politiques des chrétiens-démocrates, n'ont de cesse d'établir le lien entre les mystérieux mécènes de la CDU et des entreprises éventuellement intéressées à influencer les décisions politiques des divers gouvernements Kohl qui se sont succédé de 1982 à 1998.
«Les révélations sur le comportement financier de