Un scandale risque de coûter cher aux partisans du processus de
paix. Le président Ezer Weizman a mis depuis deux semaines tout son prestige et sa popularité au service de la politique étrangère d'Ehud Barak. Il appuie totalement les négociations avec la Syrie et a déjà annoncé qu'il quittera ses fonctions si les adversaires d'un retrait du plateau du Golan l'emportent lors du référendum. La droite religieuse l'accusait d'outrepasser ses modestes pouvoirs et réclamait sa tête. Une partie de la gauche demande aujourd'hui son départ, cette fois au nom de la morale publique.
Ezer Weizman a reconnu avoir reçu près de 500 millions de dollars (3 milliards de francs) sous forme de versements mensuels entre 1988 et 1993 d'un richissime homme d'affaires français, basé à Monaco, Edouard Saroussi. Présenté comme un «ami très proche», son bienfaiteur avait soutenu financièrement son petit parti, Yahad, au milieu des années 80. En 1990, Edouard Saroussi, qui possède une somptueuse maison près de Tel-Aviv, avait également tenté, avec l'aide de l'actuel chef de l'Etat, de lancer en Israël un quotidien en langue anglaise d'inspiration libérale.
L'enfant terrible de la classe politique israélienne, connu pour son franc-parler et son comique troupier, a expliqué par le biais de son avocat qu'il s'agissait d'un «don» reçu à titre «privé». Cet argent devait servir, selon lui, à payer les soins médicaux prodigués à son fils Shaul, gravement blessé lors de la guerre d'usure, le long du canal de Sue