On dirait un scénario à l'algérienne: vingt et un tués chez les
islamistes sunnites. Cinq civils tués, dont trois femmes prises en otages, puis exécutées et mutilées par les guérilleros. Et douze morts dans les rangs de l'armée. Même si les autorités de Beyrouth criaient hier victoire, annonçant que la plupart des «rebelles» pourchassés depuis vendredi avaient été tués ou capturés, la violence des récents affrontements (Libération du 3 janvier) dans le Nord témoigne que le Liban est toujours un pays malade. Embuscade. Dans le Nord, tout a commencé la semaine dernière avec le déploiement de l'armée régulière dans le Jurd, un haut plateau qu'elle ne contrôlait pas, à une quarantaine de kilomètres de Tripoli. C'est au cours de cette opération qu'une patrouille de l'armée tombe dans une embuscade. Cinq soldats sont tués, dont un officier, d'abord fait prisonnier, puis exécuté et enfin décapité par les guérilleros. Pour l'ensemble de la presse libanaise, la surprise est de taille. «Tous, nous ignorions qu'une guérilla islamiste s'était établie sur notre territoire», commentait hier par téléphone un éditorialiste du quotidien An-Nahar. «Anathème et exil». Selon les renseignements fournis par l'armée, les combattants se réclament du groupe al-Takfir oua al-Hijra (Anathème et Exil), une formation égyptienne radicale qui avait sévi dans les années 70. Les islamistes ont pris des otages, dont des enfants. Trois femmes seront exécutées. Selon une source libanaise fiable, l'armée est a