Shepherdstown, envoyé spécial.
La photo du jour, soigneusement mise en scène, avait bien entendu un message: Bill Clinton, flanqué d'Ehud Barak l'Israélien et de Farouk el-Chareh le Syrien, franchissant un pont voisin d'un des champs de bataille les plus sanglants de la guerre de Sécession, a voulu symboliser lundi l'espoir de parvenir à une paix globale au Proche-Orient après plus de cinquante ans de guerre. «Le Président consacrera autant de jours qu'il le jugera utile et nécessaire» à forger un accord entre Israël et la Syrie, a confirmé son porte-parole, Joe Lockhart. Pour ce faire, l'hôtel Clarion de Shepherdstown a été transformé en prison de haute sécurité «Sing Sing sur le Potomac», plaisantent les journalistes qui ont envahi, en même temps que policiers et agents du Secret Service, cette bourgade de1 000 habitants sur la rive du fleuve Potomac au milieu des collines de la Virginie occidentale, à 100 kilomètres au nord-ouest de Washington.
Le président des Etats-Unis, venu lundi donner le coup d'envoi des négociations, puis revenu le lendemain, a «dégagé son calendrier pour toute la semaine», voire la semaine prochaine, afin de pouvoir faire la navette entre Washington et Shepherdstown, où s'est installée une partie de son Conseil national de sécurité et du département d'Etat, à commencer par la secrétaire d'Etat Madeleine Albright. «Le précédent de Wye a montré le rôle important des discussions informelles» dans la quête de la paix au Proche-Orient, rappelle Lockhar