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Libération

La Croatie tourne sa page nationaliste. L'opposition met en déroute le parti fondé par Franjo Tudjman.

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publié le 5 janvier 2000 à 22h09

Une figure du passé, le dernier secrétaire du parti communiste de

Croatie, Ivica Racan, incarne désormais l'avenir de cette république d'ex-Yougoslavie. Les électeurs croates ont en effet donné leur confiance à l'opposition coalisée autour du leader du Parti social-démocrate (SDP) pour s'orienter vers la démocratie. Et pour tourner la page nationaliste de leur pays, dominé depuis l'indépendance en 1991 par la puissante Communauté démocratique croate (HDZ) du président Franjo Tudjman, mort le 10 décembre.

Avant les élections, Ivica Racan, 55 ans, avait été pressenti par la coalition pour prendre la tête du gouvernement en cas de victoire. Son allié Drazen Budisa, 52 ans, leader du Parti social-libéral croate (HSLS), a, lui, été désigné comme candidat commun de l'alliance pour la présidentielle, prévue le 24 janvier. L'ampleur de la victoire de la coalition aux législatives lui donne désormais toutes ses chances.

Né dans un camp. Alors qu'il dirigeait la Ligue des communistes de Croatie, dans les années qui ont précédé l'éclatement de la Yougoslavie, Ivica Racan apparaissait comme un apparatchik falot, incarnation de cette Croatie silencieuse à l'écart des querelles qui déchiraient déjà la fédération yougoslave. Ce petit homme aux yeux pétillants, qui tient sans doute sa fragilité physique au fait d'être né en Allemagne dans un camp nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, a su gérer au mieux ses dix ans de traversée du désert. En 1990, il organise avec un total fair-play les pre