Au train où l'Europe vieillit, elle aurait besoin de près de 160 millions de travailleurs immigrés de plus d'ici à 2025! Et la France, qui accueille environ 100 000 immigrés par an actuellement, devrait multiplier ce «quota» par 7,6 dans le quart de siècle à venir. Voici quelques-uns des chiffres détonants que mentionne un rapport préliminaire de la Division de la population de l'ONU, divulgué cette semaine à New York.
Selon l'un de ses auteurs, le démographe français Joseph-Alfred Grinblat, «il est bien sûr tout à fait irréaliste d'imaginer qu'on pourra parer au vieillissement de la population par l'immigration. Notre objectif est de montrer qu'il est pourtant impossible que les choses continuent en l'état. Il va falloir changer les règles du jeu. Nous nous bornons à donner les paramètres de décisions qui incombent maintenant aux politiques». Les chiffres de l'ONU ne sont pas nouveaux, ils ont seulement le mérite d'illustrer, à horizon de vingt-cinq ans, l'énorme défi économique et social que pose l'évolution démographique des pays industrialisés. L'Union européenne est certainement la région du monde où se pose avec le plus d'acuité le problème du vieillissement et du maintien de généreux systèmes de retraite. A évolution constante, l'Union comptera 5 millions d'habitants de moins en 2025, 40 millions de moins en 2050, souligne Joseph-Alfred Grinblat.
Le ratio entre actifs et inactifs, qui tourne actuellement entre 4 et 5 travailleurs pour un retraité, sera grosso m