Abidjan, de notre correspondante.
«Les caisses sont totalement vides. C'est avec mille gymnastiques que les salaires viennent d'être payés, et encore, ceci n'a été possible que parce que nous avons momentanément suspendu le règlement des engagements extérieurs.» Présidant le premier Conseil des ministres de la transition, le général Robert Gueï vient de lancer un pavé dans la mare. Alors que la communauté internationale s'était jusqu'à présent contentée de condamner pour le principe son coup d'Etat, l'annonce abrupte que la Côte-d'Ivoire ne paiera plus sa dette met le pays dans une situation délicate. Et beaucoup se demandaient hier si le chef de l'Etat a vraiment mesuré les conséquences de sa décision.
Chute du cacao. Car la Côte-d'Ivoire a un besoin vital d'aide extérieure. Si «les caisses sont vides», comme le constate le général Gueï, ce n'est pas seulement à cause du «pillage systématique» des deniers publics par ses prédécesseurs. Fonds monétaire international et Banque mondiale ont en effet coupé les vivres il y a presque un an pour cause de mauvaise gestion. En décembre, l'Union européenne a elle aussi suspendu ses versements. La raison: le détournement de 18 milliards de francs CFA (180 millions de francs) par le ministère de la Santé" Plus personne ne faisait confiance à l'ancien gouvernement, qui n'a reçu que 10% des aides programmées dans le budget et a dû lever des fonds auprès de banques privées. La chute des cours du cacao ces derniers mois a contribué à la bai