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Eltsine «sanctifié» à Jérusalem. Le gotha de l'orthodoxie mondiale se réunit en Terre sainte.

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publié le 7 janvier 2000 à 22h06

Jérusalem, de notre correspondant.

Boris Eltsine vient d'être décoré de l'ordre des chevaliers orthodoxes du Saint-Sépulcre, des mains de Diodoros Ier, le patriarche de Jérusalem. Entouré de popes, d'exarques ou de métropolites venus des quatre coins de la chrétienté orientale, il se déclare préoccupé par la «division entre les Eglises» et promet de tout faire «pour promouvoir la paix dans la région». Il arbore un teint frais et un sourire inamovible. Sous l'effet de la terre sainte, la statue du commandeur s'est transformée en icône.

Celui qui dirigeait la Russie il y a encore une semaine semble préparer déjà sa canonisation. «J'ai le sentiment d'être sanctifié», a-t-il lancé dès son arrivée à Jérusalem. Son porte-parole, Dimitri Yakoushkin, confirme qu'«il est très ému comme nous tous. C'est quelqu'un de religieux». Officiellement, l'ancien président russe, redevenu simple citoyen, vient effectuer un «pèlerinage» à l'occasion du Noël orthodoxe. Mais sa première apparition publique depuis son départ du Kremlin revêt tous les aspects d'une visite d'Etat.

En famille. Pas moins de 130 personnes l'accompagnent, dont son épouse, Naïna, ses deux filles, le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov, et le patriarche Alexeï II. Ses bagages comprennent trois limousines blindées, trois tonnes de matériel de communication, et une demi-tonne de boissons et de nourriture. L'hôtel, l'un des plus grands de la ville, l'a installé dans la chambre habituellement occupée par le couple Clint