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Libération

Miami ne veut pas rendre le petit Elian à Cuba. La justice a prévu son rapatriement avant le 14 janvier.

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publié le 7 janvier 2000 à 22h05

Miami, de notre correspondant.

Du jamais-vu à Miami: la principale autoroute urbaine, Palmetto, considérablement ralentie hier matin par des automobilistes bloquant la circulation à 15 km/h. La menace proférée la veille par l'un des leaders de la communauté cubaine, Ramon Saul Sanchez, a donc trouvé un début d'exécution: «Nous allons bloquer toute la ville si l'administration [américaine] pactise avec le régime de Fidel Castro.» Sanchez avait passé la consigne aux quelques dizaines de manifestants accourus mercredi devant le domicile de Lazaro Gonzalez, grand oncle et «protecteur» du petit Elian, dès qu'avait été connue la décision de rapatrier à Cuba le jeune garçon. Un autre rassemblement se produisait au même moment devant l'immeuble des services de l'immigration (INS), responsables de l'arbitrage contesté. Un passant, un Noir américain, fut légèrement molesté pour avoir osé dire qu'«en tant que père», il comprenait ce choix.

«Qu'il reste!» La colère a pris une tout autre dimension hier, et c'est une véritable foule qui a conspué le gouvernement devant le siège de la Cour fédérale, au centre-ville: «Clinton en enfer!», «Clinton et Castro à la poubelle de l'histoire!», «Liberté pour Elian!», et «qu'il reste, qu'il reste!». Ces invectives donnent la mesure passionnelle de l'affaire: la communauté cubaine de Miami, qui compte un million de personnes, a collectivement adopté Elian, ce petit «boat people» retrouvé vivant sur une chambre à air, quatre jours après le naufrage de l