Stockholm, de notre correspondant.
La classe politique suédoise est en train de réaliser qu'elle ne peut plus demeurer aveugle et sourde à ce qui s'est passé dans le royaume pendant la Seconde Guerre mondiale. «La Suède doit s'attaquer à la période nazie», a déclaré Alf Svensson. Celui-ci, président du parti chrétien-démocrate, est le premier à avoir lancé cet appel mardi au gouvernement, faisant écho au centre Simon Wiesenthal de Jérusalem qui vient de demander à la Suède de régler ses comptes avec son passé. Un rappel à l'ordre embarrassant, alors que la Suède accueillera fin janvier une conférence internationale sur l'Holocauste, à laquelle participeront de nombreux chefs de gouvernement, parmi lesquels Ehud Barak, Gerhard Schröder et Lionel Jospin, accompagné notamment de Henri Hajdenberg, président du Crif, et du cinéaste Claude Lanzmann. Waffen SS.Après les révélations, il y a trois ans, sur le transit d'or nazi par les banques suédoises, le débat sur le rôle ambigu de la Suède officiellement neutre pendant la guerre a repris de la vigueur ces jours-ci, avec la sortie d'un livre (1) et d'une série documentaire à la télévision sur les Suédois qui ont servi volontairement dans les rangs des Waffen SS, ce que bien des Suédois semblent découvrir. Au terme de dix-huit ans d'enquête, le journaliste Bosse Schön dévoile qu'au moins 260 Suédois, sans doute davantage, ont servi dans les rangs des SS, certains par anticommunisme ou par fraternité d'armes nordique afin d'aider