Le 17e gyalwa karmapa- lama, l'un des dignitaires bouddhistes les
plus vénérés du Tibet, s'est enfui clandestinement en Inde, en marchant pendant une semaine à travers les Himalayas, pour rejoindre le gouvernement en exil du dalaï-lama, le chef spirituel et temporel du Tibet. Il aurait échappé à la vigilance de ses gardes chinois en leur laissant entendre qu'il souhaitait faire une retraite. C'est accompagné d'un groupe de moines qu'il a effectué son dangereux périple, par des sentiers enneigés serpentant les montagnes à plus de quatre ou cinq mille mètres d'altitude. Agé de 14 ans, le karmapa-lama est la première «réincarnation» a avoir été reconnue officiellement par le pouvoir communiste chinois, en 1992, après que sa nomination eut été avalisée, comme le veut la tradition, par le dalaï-lama. Cette défection est un coup dur pour Pékin, qui cherche à légitimer sa mainmise sur le Tibet (qu'il a envahi en 1951) en imposant son contrôle sur les affaires religieuses de ce territoire rebelle. Etudes théologiques. «Le karmapa-lama est arrivé mercredi à Dharamsala (siège du gouvernement tibétain en exil, NDLR) et se trouve actuellement aux côtés du dalaï-lama», a confirmé vendredi un porte-parole du Bureau du Tibet à Paris, qui s'est toutefois refusé à spéculer sur les intentions du jeune et farouche «tulku» (réincarnation). Les raisons qui ont amené celui-ci à suivre l'exemple du dalaï-lama, qui s'était enfui en Inde en 1959, d'ailleurs en compagnie du 16e karmapa-lama, demeurai