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Libération

Moscou suspend l'assaut sur Grozny. Le Kremlin remplace deux généraux en Tchétchénie.

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publié le 8 janvier 2000 à 22h05

Moscou, de notre correspondant.

Les opérations militaires sur Grozny sont suspendues, a annoncé hier soir le général Trochev, l'un des principaux généraux commandant la guerre en Tchétchénie. Depuis la démission du président Eltsine, son remplacement par Vladimir Poutine et l'annonce d'élections présidentielles anticipées, les combats dans les rues et aux alentours de Grozny avaient redoublé d'intensité. Les troupes russes piétinaient, les embuscades meurtrières se multipliaient. Et le spectre du bourbier se précisait. Des soldats blessés interrogés sur leur lit d'hôpital par la chaîne de télévision privée NTV faisaient état de nombreux morts, bien plus nombreux que ne le laissaient entendre les chiffres officiels.

Mutations. Les généraux avaient annoncé, encore récemment, pour «dans dix jours» la prise de Grozny. Pour l'heure la prise de Grozny est arrêtée, les troupes russes se contentant de camper sur leurs positions. Les raisons annoncées sur NTV par le général Trochev se veulent humanitaires: il y a «encore» des civils dans la ville «les boïviki s'en servent comme boucliers humains» et, par ailleurs, Grozny est devenue «une zone de danger écologique»; le général accusant les Tchétchènes de procéder à des explosions chimiques de chlore. Sans même s'interroger sur la véracité de ces arguments, on peut remarquer qu'ils auraient pu être avancés il y a une semaine (les Russes parlaient déjà de nuages de chore).

La raison de l'arrêt ­ provisoire? ­ des attaques et bombardements