Menu
Libération
Interview

«Ce n'est pas mon gouvernement».

Article réservé aux abonnés
L'ex-opposant Ouattara se défend d'être le vrai leader de la junte
publié le 10 janvier 2000 à 22h04
(mis à jour le 10 janvier 2000 à 22h04)

Il était la bête noire du président Bédié, renversé à Noël par les militaires. De retour en Côte-d'Ivoire après trois mois d'exil à Paris, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara devient l'homme clé de la transition, le seul à disposer d'une expérience de gestion de l'Etat et des contacts nécessaires à l'étranger pour faire patienter les bailleurs de fonds.

Quelle devrait être la durée de la transition?

La plus courte possible! Evidemment, il y a des obstacles à franchir avant la tenue d'élections, notamment la délivrance de cartes d'identité pour permettre à tous les Ivoiriens de voter. A cause des dérives xénophobes de l'ancien régime, ces papiers n'ont pas été délivrés à des citoyens suspectés d'être des étrangers, surtout dans le Nord. Par ailleurs, les caisses de l'Etat sont vides, et nous aurons besoin de financements extérieurs pour la préparation matérielle des scrutins. Dans cette hypothèse, on pourrait organiser des élections en juin ou en juillet. A défaut, ce devrait être au plus tard en octobre ­ comme prévu.

La junte est divisée, otage des sans-grade qui se sont mutinés. N'est-ce pas un danger?

Je ne le crois pas, parce que le général Gueï a toujours été très proche de la troupe. Il y a peut-être eu un problème passager, dû à une rupture de contact. Mais le général Gueï s'est rendu dans les casernes en tournée d'explication. Je pense qu'il veillera à maintenir le lien et qu'il saura éviter un dérapage du côté des militaires.