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Libération

Des exécutés chinois, «donneurs» d'organes.Des médecins de Canton admettent transplanter des foies de condamnés à mort.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h03

La Chine continue de vendre les organes de ses condamnés à mort à

des fins de transplantation, a révélé hier l'un des principaux journaux de Hong-kong, le South China Morning Post. Plusieurs médecins de l'hôpital universitaire Sun-Yat-Sen de la ville de Canton, voisine de Hong-kong, ont déclaré aux journalistes du quotidien que la plupart des organes utilisés pour des transplantations, notamment les foies, proviennent de personnes exécutées. «Les condamnés à mort sont de bons donneurs, car ils sont jeunes, a affirmé un médecin de cet hôpital. Nous avons un bon réseau, la plupart des foies sont envoyés ici.» Un chirurgien de cet hôpital a expliqué pour sa part que janvier est une «bonne époque pour les transplantations», car les autorités de Pékin procèdent habituellement à un grand nombre d'exécutions avant les fêtes du nouvel an chinois, début février. Ayant comptabilisé les annonces parues dans la presse officielle, Amnesty international estime qu'au moins 1 769 personnes ont été exécutées en Chine en 1998. Les chiffres réels, qui sont un secret d'Etat en Chine, sont bien plus élevés, ajoute l'organisation. Selon le journal, plus de 40 malades originaires de Chine mais également de Hong-kong, de Malaisie et de Thaïlande ont bénéficié «récemment» de transplantations à l'hopital Sun-Yat-Sen, à des prix six fois inférieurs à ceux pratiqués à Hong-kong. Depuis 1990, les organisations de défense des droits de l'homme épinglent régulièrement la Chine pour ce genre de pratique. En