Abidjan envoyés spéciaux
Au sein de la junte qui dirige la Côte-d'Ivoire depuis le 24 décembre, il y a un «Père Noël», deux commissaires politiques et six gradés. Ce sont ces derniers qui ont déclenché le coup d'Etat en se mutinant. Depuis que les soldats ont fait appel à lui, c'est le général Robert Gueï aussitôt surnommé «Père Noël» qui a mis le pouvoir dans sa hotte. A l'arrivée, il n'est pas seul à l'exercer: deux généraux proches de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara l'encadrent politiquement. Mais les «délégués» de la troupe menacent par la base son régime de transition. Lequel manque d'argent, ce qui le rend dépendant des leaders politiques civils capables de renouer le dialogue avec les bailleurs de fonds.
Récupération. Drôles de lendemains de putsch. A peine dégrisés d'un coup d'Etat qu'ils ont réussi, à leur propre surprise, les militaires ivoiriens doivent faire face à leurs divisions internes. Le général Gueï n'était venu nuitamment de son village natal, dans l'extrême Ouest, que parce que des mutins avaient pris en otage son épouse, restée à Abidjan. En arrivant dans la capitale économique, il avait appelé sur un portable le président Bédié pour l'en informer, avant de le destituer quelques heures plus tard au nom des ravisseurs de sa femme" Entretemps, l'ancien chef d'état-major de l'armée ivoirienne avait fait appel aux généraux Palenfo et Coulibaly, respectivement ancien ministre de la Sécurité et pilote d'Alassane Ouattara, Premier ministre entr