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Libération

Lisbonne à la tête d'une Union peu pressée de se réformer. Le Portugal prend la présidence de l'Europe pour six mois.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h04

On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif: la majorité des

capitales européennes ne voulant pas d'une réforme institutionnelle ambitieuse, autant se faire une raison. «Il ne faut pas être irréaliste», a ainsi martelé à plusieurs reprises Antonio Guterres, le Premier ministre socialiste du Portugal, à un groupe de journalistes qui s'inquiétait du manque d'ambition manifesté par les dirigeants européens: au lieu de remettre à plat toute la mécanique pensée en 1957 pour six pays, comme le souhaitait notamment la Commission de Bruxelles, on se prépare à bricoler afin de colmater les brèches les plus béantes.

Bébé souffreteux. Certes, le Portugal, qui prend aujourd'hui officiellement la présidence de l'Union pour un semestre, tentera bien d'élargir l'ordre du jour de la conférence intergouvernementale (CIG) qui s'ouvrira, le 14 février, à Bruxelles. Mais sans grand espoir, comme l'admet Jaime Gama, le chef de la diplomatie lusitanienne: «Ce ne sera pas une grande révision du traité.» On a connu plus enthousiaste. La seule préoccupation de Lisbonne semble être de refiler le plus rapidement possible ce bébé souffreteux à la France, qui succédera au Portugal à la tête de l'Union le 1er juillet. Jaime Gama veut se contenter de rédiger, pour le sommet de Porto, en juin, un simple rapport d'étape qui «listera les options possibles». A charge pour Paris de conclure lors du Conseil européen de Nice, en décembre 2000.

Les Quinze n'ont jamais caché qu'ils s'engageaient à reculons dans cett