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Libération

Petits arrangements avec l'occupant russe.Un village tchétchène survit par le troc.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h04

Les combattants tchétchènes ont profité de la pause dans l'offensive

contre Grozny pour mener une spectaculaire contre-attaque dans l'est de la République indépendantiste. Ils affirmaient dimanche soir contrôler, dans l'est, Chali, Argoun et un village proche de Mesker-Iourt, ainsi qu'Atchkhoï-Martan (35 km au sud-ouest de Grozny). Les Russes ont reconnu que les Tchétchènes avaient attaqué Argoun, Goudermès et Chali.

Samachki envoyé spécial A la lueur des tout premiers rayons du soleil, juste après le chant du coq, Oumar plonge sous le capot. Ultime révision de l'antique mécanique avant de s'élancer avec son autobus hors d'âge sur les pistes défoncées de la campagne tchétchène. Direction l'Ingouchie, sa quiétude, ses marchés. Quelques dizaines de kilomètres par la route principale qui traverse le Caucase. Mais le long ruban asphalté, où se succèdent les convois militaires, est étroitement surveillé par l'armée. Il faut éviter, autant que faire se peut, les barrages. Non pas que les soldats russes interdisent le passage. Dans la petite République en guerre, on trouve toujours le moyen de s'arranger. Seulement, à la longue, «cela coûte cher», maugrée notre chauffeur.

Aubaine. Les passagères du bus qui, chaque matin, partent aux emplettes pour revenir le soir chargées de provisions, ne roulent pas sur l'or. Oumar gère donc leur cagnotte avec parcimonie, au détriment de ses amortisseurs, malmenés dans les ornières boueuses. Un long détour par un chemin de halage, un petit crochet