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Libération

Touche pas à mon drapeau sudiste.Des nostalgiques américains se mobilisent pour leur emblème menacé.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h04

Columbia (Caroline du Sud) envoyé spécial

Les confédérés sont entrés dans Columbia samedi matin. Ils ont occupé pendant plusieurs heures le coeur de la capitale de la Caroline du Sud. Plusieurs milliers de «rebelles», portant les uniformes gris ou crème des forces confédérées, ont descendu Main Street jusqu'au Capitole (siège du gouvernement), qu'ils ont investi aux accents de Dixie et sous une mer de drapeaux sudistes ­ la croix de Saint-André bleue sur fond rouge sang, frappée des 13 étoiles (représentant les 13 Etats qui ont fait sécession en 1860). Jamais, depuis la reddition du général Robert E. Lee au soir de la bataille d'Appomattox en 1865, ne s'était vu pareil déploiement de forces et de drapeaux sudistes. «Jamais nous n'amènerons notre drapeau!» ont juré les orateurs qui se sont succédé devant une foule qui semblait parfois tout droit sortie du tournage d'Autant en emporte le vent. Femmes en crinoline et bonnet, hommes en uniforme d'époque, armés de fusil à baïonnette, de sabre et de coutelas, côtoyaient les motards bardés de cuir, les fermiers en salopette et les employés endimanchés. Tous mobilisés pour «défendre» le drapeau sudiste qui flotte au sommet du dôme du Capitole de Columbia. C'est le dernier à flotter sur un lieu public aux Etats-Unis. Et depuis le 1er janvier la majorité des organisations noires du pays ont lancé, à l'appel de la NAACP (Association nationale pour la promotion des gens de couleur), un boycottage touristique de la Caroline du Sud pour