Anvers, envoyée spéciale.
«Tu remplis ce formulaire, tu copies tous les documents trois fois. Tu as un avocat? Non? Alors tu prends contact avec l'une de ces organisations.» La jeune fille parle vite, en arabe, en français, en flamand ou en anglais. Le prochain demandeur attend son tour. Hier, le bureau de la municipalité d'Anvers pour les régularisations était en plein émoi. Pendant trois semaines, les sans-papiers du pays ont une chance d'obtenir un permis de séjour.
«Chance unique». La première campagne de régularisation belge depuis 1974 ne se renouvellera pas, tel est le message. «J'incite tous ceux qui pensent satisfaire aux critères à aller saisir cette chance unique», insiste Mario Gotto, leader du Mouvement pour les sans-papiers.
Au Lange Nieuwstraat n° 24 à Anvers, le message a été bien reçu. «Ce matin, ç'a été la ruée à l'ouverture à 9 heures», raconte l'un des quinze employés recevant les postulants. Le stress et l'angoisse sont vite canalisés. Le demandeur reçoit un formulaire, en flamand uniquement, long de sept pages. Il le remplit et le remet ultérieurement à la municipalité avec toutes les preuves nécessaires. . Les dossiers seront ensuite transmis à une commission indépendante composée d'un magistrat, d'un avocat et d'un membre d'une association pour les droits de l'homme. C'est cette commission qui tranchera. «Le grand acquis de notre lutte a été d'imposer aux autorités l'instauration d'une telle instance indépendante», souligne Antoine Kaloubi, l'un des po