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Libération

Le président indonésien en délicatesse avec l'armée. Les généraux veulent conserver leur pouvoir politique.

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publié le 11 janvier 2000 à 22h02

Bangkok, de notre correspondant.

Ce n'est pas encore une épreuve de force, mais le malaise entre le président indonésien Abdurrahman Wahid et les dirigeants de l'armée est aujourd'hui sur la place publique. Les rumeurs vont bon train à Djakarta sur le prochain limogeage du général Wiranto, ministre de la Sécurité et leader de facto des forces armées, et celui des généraux réactionnaires, membres du gouvernement, qui le soutiennent. Le président Wahid, surnommé Gus Dur par les Indonésiens, n'a ni confirmé ni infirmé ces bruits, provoquant l'ire du général Wiranto. «Si on laisse des rumeurs provoquer des différends, cela entraînera le désordre public», s'est indigné l'officier. Lors de débats télévisés, des experts soupèsent les possibilités d'un coup d'Etat. Le porte-parole de l'armée a déclaré que la Constitution, qui confère au Président «le plus haut pouvoir sur les forces armées», ne lui permet pas pour autant de «s'immiscer dans les affaires intérieures de l'armée». Il a provoqué l'émoi en ajoutant que la «loyauté des forces armées allait au peuple et à l'Etat, et pas automatiquement au Président».

Démoralisés. La fureur des militaires résulte essentiellement de l'attitude du Président vis-à-vis des diverses commissions d'enquête sur les exactions commises au Timor-Oriental, ravagé en septembre par des milices pro-indonésiennes organisées et assistées par l'armée. Si Abdurrahman Wahid a rejeté l'idée d'un tribunal international sur le modèle de ceux pour le Rwanda et la Bo