Le système de santé britannique est terrassé par une mauvaise grippe. Hôpitaux surchargés, opérations reportées, camions frigorifiques transformés en morgue: le National Health Service (NHS) connaît sa crise hivernale habituelle, provoquée cette année par le vilain virus de la grippe dit de «Sydney». Tony Blair, qui avait fait de la réforme du NHS l'une de ses cinq grandes promesses électorales, est attaqué de toutes parts. «Docteurs, infirmières, patients se demandent comment, en l'an 2000, le service de santé de la cinquième puissance économique du monde peut être anéanti par la grippe», interroge le porte-parole des conservateurs pour les questions de santé. Devant la gravité de la crise, le ministre de la Santé travailliste a dû venir s'expliquer lundi au Parlement. Pour lui, tout est à mettre sur l'épidémie de grippe, «la plus grave depuis dix ans». «Il n'y a pas une famille en Grande-Bretagne qui ne soit pas touchée par la grippe», explique Alan Milburn.
Mais, pour de nombreux experts, l'épidémie a bon dos et les professionnels de santé mettent en cause l'organisation du NHS, rendu exsangue par les coupes thatchériennes et que n'a pas su sauver Tony Blair. Pour le Premier ministre britannique, qui bénéficie d'un taux de popularité encore exceptionnel, l'enjeu est d'importance. Le NHS, fondé après la guerre par les travaillistes, basé sur un système de soins gratuits accessibles à toute la population, est un acquis social fondamental pour tous les Britanniques, qui supp