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Libération

Algerie: «concorde» en trompe l'oeil. Les islamistes armés avaient jusqu'à hier pour se rendre.

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publié le 14 janvier 2000 à 21h58

Neuf mois après son arrivée aux affaires, Abdelaziz Bouteflika

a-t-il réussi son pari: amener les islamistes armés à se rendre avant le délai qu'il leur avait fixé et qui expirait hier? Ces groupes, à l'exception de l'Armée islamique du salut (AIS, bras armé du FIS) qui avait négocié précédemment, avaient jusqu'au 13 janvier pour bénéficier de la loi sur la «concorde civile» qui prévoit d'amnistier tous les islamistes non impliqués dans des crimes de sang ou de viol. Si dresser le bilan de cette loi est décisif, c'est qu'il se confond avec celui de l'action du chef de l'Etat qui avait fait du retour à la paix sa priorité, s'assurant ainsi une bonne part de sa notoriété. Six mois après l'entrée en application du décret, force est de constater que les violences se sont réinstallées dans le pays, alors qu'aucun dialogue politique n'a été tenté. Ces violences n'ont certes ni l'ampleur ni l'intensité des années les plus noires, entre 1993 et 1996. Pour autant, les massacres de civils ont recommencé. Barrages et embuscades se multiplient. Le racket a repris de plus belle. Force aussi est de constater que la «concorde civile» n'a eu de résultat tangible que sur les groupes qu'elle ne concernait pas et, surtout, qui ne participent plus aux violences depuis deux ans: ceux de l'AIS. Ultime phase. A la suite d'un accord conclu avec l'état-major de l'armée, ses combattants respectent en effet un cessez-le-feu unilatéral depuis 1997, même si l'autodissolution de l'ex-bras armé du FIS a