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Libération

Au Chili, des goupillons dans les urnes. La question religieuse domine la campagne de la présidentielle.

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publié le 14 janvier 2000 à 21h58

Santiago, de notre correspondant.

«On se croirait revenu à l'époque des guerres de Religion.» Le député démocrate-chrétien Andres Palma ne mâche pas ses mots pour décrire l'ambiance de l'élection présidentielle chilienne, dont le deuxième tour a lieu dimanche: «C'est la question religieuse qui va décider du nom du nouveau président de la République du Chili.»

Ce jugement s'appuie sur l'importance de l'électorat catholique au Chili. Selon le dernier recensement effectué en 1992, plus des trois quarts de la population se déclarent catholiques, et environ 12% évangélistes. «Cette forte proportion est une particularité de la société chilienne de l'après-dictature, explique Julio Silva, ancien député et directeur du Centre d'études sociales. Avant le coup d'Etat, la religion n'avait pas autant de poids. C'est l'attitude courageuse de certains membres de l'Eglise pendant le gouvernement militaire qui a élargi l'électorat catholique. Et il est par exemple normal aujourd'hui de trouver dans ses rangs beaucoup de communistes.»

Les appartenances religieuses des candidats à la présidence représentaient du coup, depuis le retour de la démocratie, des données électorales importantes. Mais elles n'avaient jamais autant pesé sur le débat politique que lors de l'actuel scrutin. Cette nouvelle situation s'explique essentiellement par l'une des caractéristiques du candidat de la droite unie, Joaquin Lavin. Agé de 46 ans et père de sept enfants, il fait partie de l'Opus Dei, organisation très i