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Libération

La première banque du pays verse 250 millions aux représentants des survivants de l'Holocauste. L'Autriche fait face à son passé nazi.

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publié le 14 janvier 2000 à 21h57

Vienne, de notre correspondant.

Après dix-sept mois de négociations intenses et souvent crispées, le terrible bras de fer opposant le groupe Bank Austria- Creditanstalt, première banque du pays, et les représentants de survivants de l'Holocauste touche à sa fin. La semaine dernière, toutes les parties engagées se retrouvaient à New York devant le juge Shirley Whol Kram, auprès duquel une «plainte en nom collectif» avait été déposée en août 1998. En moins d'une demi-heure, elles signaient un document dans lequel la banque, accusée de commerce d'or nazi, de rétention de comptes et de vols purs et simples de victimes de l'Holocauste, offrait de verser une somme globale de 40 millions de dollars (environ 250 millions de francs). En échange, chaque bénéficiaire de cette «réparation financière» s'engageait à mettre fin à toutes poursuites éventuelles contre l'établissement bancaire. Dans le même temps, un site web a été ouvert, appelant toutes les personnes concernées à se manifester.

Montant symbolique. Comparés aux 1,25 milliard de dollars obtenus en 1998 auprès des banques et des compagnies d'assurances suisses, les 40 millions autrichiens peuvent sembler dérisoires. D'autant plus qu'une fois les frais d'honoraire des 11 cabinets d'avocats retirés (6 millions de dollars environ) et la somme partagée en 1 000 (ou 5 000, ou 10 000" personne ne le sait encore), il ne restera plus grand-chose à chacun. La question, en fait, ne porte pas sur le montant de l'indemnisation. Mais plutô