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Libération

Le Parlement européen en guérilla. Une présentation du président de la Commission a été annulée sans raison.

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publié le 14 janvier 2000 à 21h57

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Le Parlement européen semble avoir perdu tout sens de la mesure. Grisé d'avoir obtenu la démission de la Commission présidée par Jacques Santer, le 16 mars, il cherche par tous les moyens à placer sous sa coupe les autres institutions européennes. Après avoir cherché, en vain, à imposer la présence de son président au Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement puis revendiqué un siège à la Conférence intergouvernementale chargée de réformer les institutions, il veut maintenant transformer l'exécutif européen en un simple secrétariat.

Les escarmouches picrocholines se multiplient. Dernière en date: mercredi soir, le Parlement a décidé d'annuler la présentation que devait faire mercredi prochain le président de la Commission, Romano Prodi, de son programme d'action quinquennal. Une étape importante, la Commission Prodi ayant commencé officiellement son mandat de cinq ans le 1er janvier 2000. La raison de ce camouflet? Prodi a omis de communiquer à l'avance son discours listant les objectifs de son administration. Une exigence pour le moins curieuse puisqu'elle n'a pas de précédent: elle a d'ailleurs pris par surprise Prodi à qui rien n'avait été demandé" But de la manoeuvre? Que la Commission négocie son programme avec le Parlement, ce qui n'est pas prévu par les traités. Le groupe socialiste, bien isolé dans cette affaire, a qualifié ce report «inacceptable» de «sabotage».

Dans la foulée, le Parlement menace aussi de désinviter