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Libération

Massacres policiers au Venezuela. Après les inondations, des «sauveteurs» auraient tué 60 personnes.

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publié le 14 janvier 2000 à 21h58

Caracas, de notre correspondant.

L'accusation soulève une vague d'indignation: selon un élu vénézuélien, 60 personnes ont été assassinées par les forces de l'ordre dans la foulée des inondations qui ont frappé le pays fin décembre, sous prétexte de lutter contre les pillages. «C'est l'horreur ajoutée à l'horreur. Les auteurs de ces crimes devront rendre des comptes si l'on ne veut pas que la honte retombe sur le pays tout entier», s'indigne Roger Cedeno, un défenseur des droits de l'homme de l'Etat Vargas, l'Etat martyr des tragiques inondations. D'autant que ces exactions, d'abord démenties par le gouvernement, sont étayées par des dizaines de témoignages recueillis depuis une semaine par des parlementaires de Vargas, mais aussi par l'ONG vénézuélienne de défense des droits de l'homme Provéa et par l'Eglise.

Un habitant de La Guaira, une localité située sur la mer des Caraïbes, à 40 kilomètres de la capitale, a ainsi raconté aux enquêteurs de Provéa que la nuit du 18 décembre il a assisté à l'exécution d'une vingtaine de ses voisins. «Sur l'avenue qui mène au port, j'ai vu douze policiers armés jusqu'aux dents, des membres de la Disip (les services de renseignement civils, ndlr) et de la Dim (ceux de l'armée, ndlr) se saisir d'une vingtaine de jeunes gens qu'ils accusaient en hurlant d'être des pilleurs. Ils les ont traînés jusque sur la plage, les ont fait s'agenouiller et les ont abattus en les criblant de balles. Avec deux amis nous avons assisté au massacre, silencieux, p