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Libération

Pour Mehdi, 29 ans, «c'était le maquis ou le visa». Simple sympathisant du FIS, il a été interné, torturé, avant de s'exiler en France.

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publié le 14 janvier 2000 à 21h58

L'histoire de sa soeur le met hors de lui. Arrêtée à Blida, en

Algérie, accusée d'une obscure tentative de corruption, la jeune femme est emprisonnée depuis près d'un mois. Avocate, elle avait témoigné plusieurs fois devant des enquêteurs d'Amnesty International, accepté de plaider dans des dossiers de terrorisme et s'était engagée dans une association contre les violences d'Etat. L'arrivée au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika, il y a bientôt un an, elle y avait cru. Comme toute l'Algérie ou presque, comme son frère Mehdi Mosbah, aujourd'hui exilé en France. «On voulait que se soit vrai, qu'il y ait la paix, et on est tombé dans le piège. Il y a du bruit, de nouvelles têtes, mais tout est exactement comme avant en Algérie.» Rien qu'à penser à sa soeur, Mehdi se lève, se rassoit, devient livide.

«Une espèce de mode». Sous une autre forme, plus soucieuse des apparences, les arrestations ont repris à grande échelle, selon plusieurs avocats. Alors que le délai de reddition prévu par la loi sur la concorde civile s'est achevé hier, les militaires se sont regroupés pour des opérations contre les maquis. A nouveau, la répression. A nouveau frapper fort. En Algérie, Mehdi sait ce que ça veut dire. Fils d'une grande famille algéroise, il aligne tous les attributs de cette petite caste qui dirige le pays. Père haut magistrat, un proche dans la hiérarchie militaire, voitures, boîte de nuit. En 1992, il a 22 ans. Le FIS catalyse alors, aux cotés d'islamistes convaincus, toutes les colères d