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Libération

Gala en Galilée pour les miliciens du Liban-Sud. Israël rassure ses alliés, inquiets des pourparlers syriens.

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publié le 15 janvier 2000 à 21h57

Safed (Galilée), envoyé spécial.

Tsahal sait être généreuse avec ses alliés. Les danseuses du ventre, russes pour la plupart, ondulent d'une table à l'autre et s'échappent lorsque les mains des convives deviennent trop pressantes. Un chanteur arabe s'époumone au rythme du luth et du violon. Le whisky coule à flots. Les plats se succèdent rapidement. Sous les lustres scintillants et chargés d'une immense salle des fêtes, plusieurs centaines d'hommes de l'Armée du Liban-Sud (ALS), accompagnés de leurs épouses, célèbrent le changement de millénaire loin du front et avec deux semaines de retard sur le calendrier.

Réveillon. En échange du sang qu'ils versent jour après jour, Israël les rétribue, les équipe de pied en cap et leur offre chaque année un réveillon. C'est la tradition. Le gala se déroule par-delà les frontières, à Safed, un grand centre de mystique juive qui abrite aussi le quartier général de la Galilée. «Le commandement de la région nord vous adresse ses meilleurs voeux», lit-on sur la banderole. Bref moment de détente entre deux combats. Au mur, l'étoile de David côtoie le cèdre du Liban. La foule se lève quand l'orchestre interprète les hymnes des deux pays. Les miliciens en civil dansent avec leurs hôtes venus en célibataire et en uniforme. Les premiers sont en permission, les seconds en service commandé.

La cérémonie revêt un caractère tout à fait inhabituel. Pour la première fois, le chef d'état-major israélien, Shaul Mofaz, est présent ainsi que le vice-ministre