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Repères

La «réincarnation» date du XIIe siècle au Tibet.

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publié le 15 janvier 2000 à 21h56

Il y a des centaines de «réincarnations» au Tibet. Les Chinois les

appellent, improprement, «bouddhas vivants». Les réincarnations des personnages les plus importants pour des raisons spirituelles ou historiques (les tulkus) sont au nombre d'environ 150, réparties au sein des quatre écoles du bouddhisme tibétain. L'école Guéloug, à laquelle appartiennent le dalaï-lama et le panchen-lama, a imposé sa suprématie par les armes en 1642, avec l'aide des troupes mongoles. Depuis lors, le dalaï-lama est reconnu comme la plus importante réincarnation historique. Au niveau spirituel toutefois, il est à «égalité» avec une dizaine d'autres tulkus, comme le panchen-lama ou le karmapa-lama. C'est ce dernier qui a institutionnalisé la réincarnation au XIIe siècle, époque à laquelle le bouddhisme se diffuse au Tibet. Dans le système féodal tibétain, la réincarnation s'est petit à petit imposée comme méthode de succession, pour les biens seigneuriaux comme pour les biens monastiques. Auparavant, la succession s'opérait d'oncle à neveu.

Les Tibétains ont commencé par attribuer à leurs anciens monarques décédés la qualité d'incarnation bouddhique. Par glissement, le sacré et le temporel se sont mélangés. De très fréquentes querelles de pouvoir ont éclaté au sujet de l'«authenticité» des réincarnations. Dans la réalité des rapports de force, les régents des dalaï-lamas ont souvent usurpé le pouvoir, les dalaï-lamas peu dociles disparaissant souvent opportunément (les 9e, 10e, 11e et 12e dalaï