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Libération

Un «petit pays» devenu grand européen. La présidence de l'Union a permis à la Finlande de s'imposer.

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publié le 15 janvier 2000 à 21h56

Helsinki, envoyé spécial.

Il y a trois ans, quand on demandait aux Finlandais comment ils feraient s'ils étaient amenés à critiquer la Russie pendant qu'ils assuraient la présidence de l'UE, la question était problématique et la réaction perplexe. «Et nous sommes tombés en pleine crise de Tchétchénie, constate Alec Aalto, ministre finlandais des Affaires européennes. Au nom de l'Union, nous avons pu faire deux communiqués très fermes sur la Russie. Personne ici n'a vu cela comme un problème, et cela n'a pas compliqué nos relations avec Moscou, comme l'a montré le ton des réponses de Poutine à notre Premier ministre.» Cinq ans après son adhésion à l'Union européenne, la Finlande est un membre établi de l'UE, et la Russie l'a compris. On ne parle plus de «traitement spécial». La «finlandisation», cette soumission de la politique étrangère aux humeurs de Moscou, est définitivement jetée aux oubliettes de l'histoire. Et, pendant le second semestre 1999, Helsinki a pu se consacrer aux affaires communautaires avec un professionnalisme de vieux briscard de la construction européenne qui lui a valu les louanges de toute l'Union.

Non-alignement. Au sommet de Tampere, en octobre, un échéancier a été adopté pour la création d'un espace judiciaire européen. Mais le point culminant de cette présidence fut le sommet d'Helsinki en décembre. Les Quinze y ont relancé l'Europe de la défense, avec la création, d'ici à 2003, d'une force autonome de réaction rapide: 50 000 à 60 000 hommes que l'E