Kiel envoyée spéciale
Une heure avant le meeting, la foule se presse comme pour s'assurer des meilleures places au cinéma. Prévue pour une centaine de personnes, la salle est envahie par plusieurs milliers de curieux, attirés par le plus prometteur des spectacles donnés à Kiel ce samedi soir: pour la première fois, depuis qu'il a avoué avoir lui-même reçu un don occulte d'un marchand d'armes, Wolfgang Schäuble, le président de l'Union chrétienne-démocrate allemande (CDU), vient affronter ses militants.
Parmi les curieux, ces «affaires» de la CDU sont bien sûr le sujet numéro un, bien avant la campagne pour les élections du 27 février au Schleswig-Holstein, que ce meeting était censé lancer. «L'ambiance est gâchée», soupire Thomas Rössel, 26 ans, militant des Jeunesses du parti, qui distribue quand même de faux paquets d'aspirine, pour symboliser la guérison du Schleswig-Holstein s'il se débarrassait de son gouvernement social-démocrate-vert. «Le problème est qu'on n'arrive plus à parler des problèmes de fond. On tremble chaque jour de la conférence de presse à venir et des révélations qui en sortiront.»
«Et la morale?» Quand Wolfgang Schäuble fait son entrée, le présentateur en est à le féliciter d'être venu affronter le public, comme si le président du parti devait désormais trembler devant ses membres. Le jour même il est vrai, la presse regorge de nouvelles accusations: en 1997, Schäuble a demandé à la trésorière du parti, très a posteriori, de lui accuser réception du don e