Bangkok de notre correspondant
La mise en garde ne pouvait être plus nette. Au cours d'une conférence de presse par téléphone avec des journalistes basés à Djakarta, l'ambassadeur américain aux Nations unies, Richard Holbrooke, n'a pas pris de gants pour avertir vendredi les chefs militaires indonésiens des conséquences s'ils s'avisaient de renverser le gouvernement démocratique du président Abdurrahman Wahid. Un tel coup d'Etat «causerait des dommages immenses, peut-être irréparables à l'Indonésie». «Les officiers tentés par l'aventurisme militaire ont oublié que nous sommes maintenant au XXIe siècle, que les événements du passé ne peuvent pas être répétés», a-t-il déclaré.
Pression. L'ambassadeur a averti que la pression internationale s'intensifierait en faveur d'un tribunal des Nations unies sur les crimes de guerre commis au Timor oriental si des généraux indonésiens continuaient à refuser de coopérer avec les enquêteurs de leur pays.
Samedi, l'ambassadeur américain à Djakarta a assuré le président Wahid, surnommé «Gus Dur», du «soutien total» du président Clinton, que le chef d'Etat indonésien avait rencontré en novembre dès après son élection. Stanley Roth, le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Asie et le Pacifique, et le secrétaire d'Etat au Trésor Lawrence Summers doivent aussi rencontrer le président Wahid cette semaine.
Ce soutien diplomatique tous azimuts s'explique par les tensions croissantes entre Abdurrahman Wahid, premier président indonésien élu démocratiquement