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Libération

Tueur, flambeur et affairisteGangster puis chef de guerre, il s'était reconverti dans le football.

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publié le 17 janvier 2000 à 21h31

Il avait le visage poupin, une voix de fausset et pas grand-chose à

dire. Petit voyou sans scrupules devenu chef de milice et boss mafieux avec la protection des services secrets de Belgrade, Zeljko Raznatovic, plus connu sous le nom d'Arkan, était dénué de tout charisme. Sa sinistre légende de «saigneur» de guerre à la tête de ses Tigres en Croatie puis en Bosnie, ses richesses accumulées par les pillages et la contrebande, sa gloire de patron du club de foot Obilic ne lui ont jamais permis, en dépit de plusieurs tentatives, de s'affirmer sur la scène politique de Belgrade. Malgré le soutien du pouvoir, sa carrière de député n'a été qu'éphémère. Alors il frimait pour obtenir cette reconnaissance sociale dont il rêvait comme lors de son troisième mariage, célébré en grande pompe, en février 1995, avec «Ceca» Velickovic, pulpeuse star locale de «turbofolk». Pour l'occasion, il avait revêtu un uniforme de capitaine de la garde royale de la Première Guerre mondiale. Toujours entouré de gardes du corps et circulant dans un 4 x 4 blindé, il vivait dans une kitschissime villa-forteresse, avec tourelles rococo et colonnades, qu'il fit construire dans un quartier résidentiel du sud de la capitale, près du stade de l'Etoile rouge, là où, avant guerre se dressait sa pâtisserie, qui servait de quartier général aux supporters du club. Arkan ne pouvait plus quitter le territoire yougoslave. Inculpé depuis 1997 pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre par le TPI, il était aussi re