Qui a tué Arkan? Deux jours après l'assassinat du chef paramilitaire
serbe, dont les funérailles auront lieu jeudi, révélations et spéculations vont bon train dans la presse belgradoise. Dans son édition de ce matin, le quotidien Politika, proche du pouvoir, affirme en citant des «sources sûres» que la victime a parlé avec ses deux agresseurs avant la fusillade, et que l'un d'eux, grièvement blessé, se trouvait hier dans un hôpital.
Si la plupart des commentateurs soulignent que le gangster devenu seigneur de guerre, recherché par Interpol et inculpé par le Tribunal pénal international, était «un homme qui en savait trop», d'autres exploitent de nouvelles pistes. «Arkan occupait une place importante dans cinq domaines: la politique, les affaires, le milieu, le football et le show-biz. C'est dans l'un de ces domaines qu'il faut chercher son assassin», a expliqué hier dans le quotidien Danas le criminologue Dobrivoje Radovanovic.
Budimir Babovic, ex-chef de l'Interpol à Belgrade, a estimé, lui aussi, dans une interview à la radio indépendante B2-92, que les pistes étaient multiples. «On disait qu'il s'occupait d'importations de pétrole. Peut-être s'est-il heurté à un concurrent.» L'influent bulletin d'information en anglais VIP lève un coin du voile sur ce probable concurrent dans le secteur du pétrole, une denrée qu'on ne peut importer qu'avec une licence accordée par le pouvoir, et bien sûr réservée aux proches. «Arkan, qui avait auparavant le soutien des services de sécurité,