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Libération

Elian, le «moÏse» des exilés cubains à Miami. Mobilisation anticastriste pour empêcher le retour de l'enfant à Cuba.

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publié le 20 janvier 2000 à 21h50

Miami, de notre correspondant.

La bataille juridique et la polémique autour du cas d'Elian se compliquent à Miami d'une vague de mysticisme collectif. Devant la maison de la famille d'accueil, à la Petite Havane (quartier cubain de la ville), les sympathisants organisent des veillées de solidarité et de prière, à la lueur de bougies. Les fidèles prient dans les églises pour le salut de l'enfant, c'est-à- dire son maintien dans l'Eden américain. Comme il n'est pas de juste combat sans patronage divin, les «protecteurs» du petit garçon ont allégrement franchi le pas: Elian, ont-ils décidé, est un envoyé du ciel.

Les circonstances de son sauvetage sont invoquées. L'enfant a été retrouvé dans une chambre à air après avoir survécu deux jours en mer, comme protégé par une bande de dauphins qui, véritables anges gardiens, ont attiré l'attention de pêcheurs. C'est Moïse sauvé des eaux" Autre signe surnaturel: le «miracle» s'est produit le jour de Thanksgiving, le jour d'Action de grâces, la fête la plus respectée des Etats-Unis. «Cet enfant est le survivant de choses extraordinaires, et il pourra surmonter toutes les difficultés car il est sans aucun doute un envoyé de Dieu», assure José Basulto, l'une des voix les plus influentes de la communauté cubaine. Basulto est le président des Frères du secours, une organisation humanitaire. Côté pile, celle-ci se dévoue au sauvetage et à l'aide des réfugiés. Côté face, elle mène une croisade sans concession contre l'empire du mal, avec Fidel