Bon gré, mal gré, les fonctionnaires européens vont devoir modifier
leurs petites habitudes de travail: Neil Kinnock, le vice-président de la Commission, a rendu public, hier, à Strasbourg son «plan d'action» pour réformer d'ici 2002 la fonction publique communautaire. Et ça va faire mal. Il s'agit, en effet, affirme le document d'une soixantaine de pages, de passer «d'une culture fondée sur des règles à une culture axée davantage sur les résultats» afin de «regagner la confiance des citoyens de l'Union». Autrement dit, l'ancien leader du parti travailliste britannique veut introduire une culture du «management» qui n'est guère la marque de fabrique d'une honorable institution plus habituée à la promotion à l'ancienneté et au culte de l'irresponsabilité administrative.
Ainsi, il veut rendre les directeurs généraux équivalent d'un directeur d'administration centrale personnellement responsables de la gestion des deniers publics, favoriser les promotions au mérite, réformer les procédures de recrutement des fonctionnaires afin de les rendre plus souples, sanctionner plus aisément les eurocrates fautifs ou incompétents, etc.
La fonction publique européenne n'a plus guère le choix: la démission de la Commission présidée par Jacques Santer, en mars 1999, à la suite d'une série d'affaires de népotisme et de mauvaise gestion, a fait apparaître au grand jour toutes ses tares. Incapacité à se réformer et à sanctionner ses cadres fautifs, refus d'assumer une quelconque responsabilité