Vienne, correspondance.
Trois mois et demi après les législatives d'octobre, marquées par la forte poussée de l'extrême droite, l'Autriche va enfin avoir un nouveau gouvernement. Même si l'on doit attendre encore un ou deux jours pour connaître le nom du chancelier et de ses ministres, une chose est sûre: les sociaux-démocrates et les conservateurs ont fini par se mettre d'accord, ils reconduisent la coalition qu'ils forment depuis déjà treize ans. Pour l'heure, le danger «Haider» est donc écarté. Réaction de ce dernier: «Pour moi, ce n'est pas un échec. Au contraire: les Autrichiens veulent du changement, et on leur ressert encore une fois la même chose. Cette reconduction de la coalition sortante est le plus sûr chemin pour moi d'être numéro un en Autriche aux prochaines élections législatives.»
Jörg Haider, le charismatique leader de l'extrême droite autrichienne, dont le but avoué depuis plusieurs années est de s'asseoir sur le fauteuil de chancelier, n'a peut-être pas tort de penser ainsi. Car cet épilogue aux interminables tergiversations de la classe politique, loin de l'écarter durablement du pouvoir, l'en rapproche au contraire plus que jamais. Et cela pour au moins trois raisons.
Première raison: les élections du 3 octobre avaient montré un désir très net de changement au sein de la population. Les sociaux-démocrates, (SPÖ: 33%, 65 sièges au Parlement), qui occupent le poste de chancelier depuis presque trente ans, avaient reçu une gifle, en perdant 5% des voix par r