Moscou, de notre correspondante.
A peine élue, la nouvelle Douma a retrouvé les bonnes vieilles habitudes: tractations en coulisse, cris au «complot» et une session qui tourne au chaos. Après une séance inaugurale houleuse mardi, la chambre siégeait hier avec près d'un quart des députés absents, protestant contre l'alliance du parti pro-Kremlin avec les communistes.
Contrairement aux pronostics, la poigne de fer de Vladimir Poutine n'a pas réussi à mater la Douma. Bien au contraire. Il semble que le Président par intérim ait commis son premier faux pas politique. Selon d'autres, il aurait simplement enlevé le masque, affichant sa sympathie pour ses ex-camarades Poutine fut membre du KGB et du PC et lâchant ses prétendus alliés libéraux.
Le «scandale» éclate mardi soir. Après dix heures d'une session dramatique entrecoupée de négociations tendues, le parti pro-Poutine Unité annonce qu'il retire son candidat au poste de «speaker» (président) de la Douma et se rallie à celui du PC. Les deux principales forces parlementaires, pourtant officiellement en opposition, n'ont plus qu'un seul candidat: les jeux sont faits.
«C'est un diktat», dénonce à la tribune l'ex-Premier ministre Evgueni Primakov qui annonce son retrait de la course à la présidence de la Douma. «Je ne peux plus participer à cette farce», lance Sergueï Kovalev, proche des libéraux. «Nous ne voterons pas», clame le leader du groupe Régions de Russie (centre). Près de 130 députés, sur 450, quittent la salle.
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