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Libération
Interview

Le juge chilien Guzman instruit une soixantaine de plaintes. Pinochet peut être soumis à un procès au Chili.

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publié le 20 janvier 2000 à 21h50

Santiago, de notre correspondant.

Le juge Juan Guzman Tapia a gagné au fil des mois le surnom de «Garzon chilien», en référence au magistrat espagnol qui a lancé le mandat d'arrêt international contre Augusto Pinochet. Il est aujourd'hui chargé d'instruire une soixantaine de plaintes déposées au Chili contre l'ancien dictateur. Et il attend le retour du sénateur à vie Augusto Pinochet pour pouvoir demander la levée de son immunité parlementaire.

Pinochet sera-t-il soumis à de nouveaux examens médicaux s'il revient au Chili?

Oui, car l'argument humanitaire n'existe pas dans le système juridique chilien. L'examen médical est une obligation légale pour la seule raison qu'il a plus de 70 ans. L'article 349 du code de procédure pénale explique que toute personne ayant dépassé cet âge doit être examinée pour connaître l'état de ses facultés mentales. Une mesure nécessaire avant de pouvoir le soumettre à une procédure criminelle. Mais dans le cas Pinochet, je sais très bien que ses facultés mentales sont parfaitement satisfaisantes. Le fait qu'il ait des problèmes physiques ne peut pas interrompre l'instruction.

Vous estimez donc possible un jugement d'Augusto Pinochet au Chili?

N'importe qui peut être soumis à un procès au Chili. Le principe d'égalité devant la loi existe, comme partout. Naturellement, dans le cas d'un sénateur, il faut d'abord obtenir la levée de son immunité parlementaire pour pouvoir le soumettre à une procédure criminelle.

Comment faut-il procéder pour lever l'immun