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Libération

«Bioterrorisme», une menace surévaluée. Des spécialistes minimisent le risque d'attentats aux agents biologiques.

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publié le 21 janvier 2000 à 21h30

Ce sera une réunion discrète dans les salons d'ungrand hôtel

parisien. Ce matin, quelques dizaines de spécialistes des armes biologiques venus du monde entconventionier se retrouvent pour «évaluer la menace» de voir un jour des bactéries transformées en moyen de destruction massive. Alors qu'à Genève les négociations sur les moyens de contrôle du désarmement, notamment biologique, piétinent, tous ces experts exprimeront la même crainte: comment éviter le «bioterrorisme»? Deux spécialistes français de la Fondation pour la recherche stratégique viennent de publier un rapport sur «le terrorisme non conventionnel». Jean-François Daguzan et Olivier Lepick y consacrent de longs développements au risque biologique. Dans un domaine où les scénarios catastrophistes, souvent relayés par le roman et le cinéma, sont légion, les deux chercheurs se veulent rassurants. «Si l'hypothèse d'un attentat à l'aide d'agents biologiques est plausible ("), on ne doit pas surévaluer la menace», écrivent-ils. Il s'agit en effet de techniques particulièrement complexes à maîtriser: «L'idée du fou illuminé fabriquant de la toxine botulique dans sa cuisine n'est qu'un mythe"» Les difficultés sont telles qu'en dépit des moyens scientifiques et financiers considérables dont elle disposait, «la secte japonaise Aum n'a pas été capable de maîtriser suffisamment le processus de production de ce type d'agent. D'où le choix de passer à l'utilisation de gaz sarin» pour l'attentat dans le métro de Tokyo, le 20 m