Londres, de notre correspondant.
Les lois les plus ridicules sont les plus difficiles à supprimer. En 1988, en grande veine puritaine, Margaret Thatcher avait fait voter un texte interdisant d'évoquer l'homosexualité dans les écoles britanniques. Quatorze ans plus tard, le gouvernement de Tony Blair a décidé de supprimer ce texte obscurantiste, sans équivalent en Europe, mais une campagne de plus en plus violente se développe en Grande-Bretagne pour empêcher la levée de cette loi, connue comme la clause 28.
«Propagande pro-gay». Une coalition de businessmen, prêtres et parents d'élèves a annoncé mercredi à Edimbourg une mobilisation générale en faveur du maintien de l'interdiction de parler de l'homosexualité. Brian Souter, patron de la compagnie de bus Stagecoach et catholique pratiquant, a annoncé qu'il donnerait 1 million de livres (10 millions de francs) de sa propre poche pour cette campagne. Il a été rejoint par Mgr Wining, cardinal d'Ecosse et, hier, par le Daily Mail, qui se veut la voix de la classe moyenne conservatrice.
Selon cette coalition, les écoles vont désormais pouvoir «promouvoir l'homosexualité». «L'homosexualité est une perversion», affirme le cardinal, tandis que le Daily Mail s'indigne de la «propagande pro-gay» à venir. Dans un éditorial, le Mail, qui se défend d'être «homophobe», dénonce un gouvernement «vendu au lobby gay» et qui «ne fait rien pour défendre la famille et le mariage». Interrogé au Parlement, Tony Blair a estimé qu'il fallait «expliquer