Moscou, de notre correspondante.
Bombardements aériens, combats d'infanterie, tirs d'artillerie: Grozny est devenu un véritable champ de bataille. Chaque rue, chaque maison est âprement disputée, passant d'un camp à l'autre en quelques heures. Si des doutes étaient encore permis, il est clair que les Russes ont choisi la guerre à outrance en Tchétchénie et ne reculeront plus.
Malgré les communiqués de victoire, il est vrai de plus en plus modestes, les «fédéraux» sont en difficulté face aux boïviki (combattants tchétchènes). Ils avancent très lentement dans la ville. Officiellement, il s'agit de limiter les pertes côté russe, une priorité fixée par le président en exercice, Vladimir Poutine. En réalité ces pertes sont lourdes. Et les quelques dizaines de mètres gagnés dans la journée sont souvent repris le lendemain.
Pour la première fois, les Russes ont même reconnu hier avoir perdu un général lors des combats à Grozny. «Le général Mikhaïl Malofieïev a disparu en opération le 18 janvier, a annoncé un responsable militaire, nous ignorons son sort.» Selon l'agence Itar-Tass, il aurait été tué par des snipers. L'armée aurait certainement préféré taire cette disparition. Mais peu avant, le chef de guerre Chamil Bassaïev avait annoncé avoir capturé un général, «détenu en lieu sûr et interrogé».
Pour masquer les difficultés, les officiers multiplient les déclarations ces derniers jours à la télévision sur «la remarquable préparation» des combattants tchétchènes, leur «professionnali