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Libération

Devenir belge, c'est facile. La naturalisation s'obtiendra sans conditions d'intégration.

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publié le 22 janvier 2000 à 21h46

Bruxelles, envoyée spéciale.

Etre ou ne pas être belge: cette question existentielle pourrait faire l'objet d'une des multiples blagues sur les voisins du Nord. Le Parlement de Bruxelles a d'ailleurs adopté, jeudi, une loi qui fait de la procédure de naturalisation l'une des plus souples d'Europe. Désormais, un étranger qui est sur le territoire belge depuis seulement trois ans (au lieu de cinq auparavant) et un réfugié politique qui l'est depuis deux ans (au lieu de trois) pourront déposer un dossier devant la Chambre des représentants, qui devra statuer dans des délais très courts. Si l'étranger réside en Belgique depuis sept ans au moins, la nationalité s'obtiendra de façon quasi automatique, par simple demande à la commune. Toutes les tracasseries habituelles, comme l'exigence d'un certificat de naissance, souvent très difficile à obtenir dans le pays d'origine, ont été supprimées. De plus, la démarche est désormais gratuite. «Le système belge devient l'un des plus libéraux du monde», analyse le spécialiste de la nationalité Michel Verwilghen, de l'université de Louvain.

Lorsque l'étranger est là depuis sept ans, les conditions d'intégration sont supprimées. «Ces conditions étaient très subjectives. Est-ce que cela signifie qu'il faut parler français ou bien manger des frites avec de la mayonnaise?» ironise le député libéral Charles Michel. Un ton léger qui n'existe pas en Flandre, où l'on estime que les Belges devraient au moins parler le flamand. Mais dans une Belgique