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Libération

L'ombre de l'armée sur les heurts aux Moluques. Les affrontements interreligieux se sont étendus à l'île de Lombok.

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publié le 22 janvier 2000 à 21h46

Bangkok, de notre correspondant.

En surface, la situation paraît absurde. Mécontents du fait que les autorités ne mettent pas un terme aux affrontements interreligieux dans l'archipel des Moluques, les musulmans de l'île de Lombok, à environ 2000 km à l'ouest des Moluques, s'en prennent à leur tour aux chrétiens et aux hindouistes. Eglises incendiées, voitures renversées, combats aux cocktails Molotov: le même type de violence qui sévit aux Moluques depuis le début de l'année et a causé près de 2000 morts depuis janvier 1999 souffle depuis trois jours sur Lombok, une île touristique à quelque 40 km de Bali, l'une des principales destinations de vacances en Asie du Sud-Est. Des milliers de chrétiens et d'hindouistes se sont embarqués pour Bali. Plusieurs centaines de touristes ont aussi été évacués. Les affrontements qui se cantonnaient lundi à Mataram, la ville principale de Lombok, se sont étendus mercredi à la station balnéaire de Senggigi, où des bars, des restaurants et des discothèques ont été incendiés. «Si quelqu'un me demande s'il doit venir à Lombok, je leur répondrai qu'il faut être fou pour venir ici maintenant», indique Shane Cunning, directeur de l'hôtel Sheraton à Senggigi. Les récits des témoins laissent à penser que cette violence, comme presque toujours en Indonésie, n'est pas spontanée. Les affrontements à Lombok ont opposé des jeunes musulmans radicaux et les policiers qui ne faisaient rien d'autre que d'observer à distance sans riposter. «Je n'ai jamais