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Libération

Helmut Kohl, un patriarche de plus en plus seul.

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Il reste muet sur l'argent occulte de la CDU. Elf aurait financé une campagne de l'ex-chancelier, à la demande de Mitterrand.
publié le 24 janvier 2000 à 21h45

Que faire d'Helmut Kohl? La direction de l'Union chrétienne-démocrate allemande (CDU) s'est réunie hier soir et doit se retrouver ce lundi à Berlin avec cette hallucinante question à l'ordre du jour: comment faire pression sur celui qui était, il y a peu encore, à la fois son grand-père, son bienfaiteur et sa gloire. Déposer plainte contre lui? Exiger qu'il remette son mandat de député? L'exclure du parti, lui, le père de l'unité allemande? Les audaces les plus folles sont imaginées depuis quelques jours pour obliger le patriarche, président du parti de 1973 à 1998 et chancelier de l'Allemagne de 1982 à 1998, à révéler qui sont les mystérieux donateurs qui, de son propre aveu, lui ont remis jusqu'à 7 millions de francs, entre 1993 et 1998. L'argent est parti sur des comptes que Kohl entretenait secrètement, en marge de la comptabilité officielle du parti, et qui lui permettaient de choyer des fidèles ou des fédérations, à sa discrétion.

«Parole d'honneur». Durant une petite heure hier après-midi, la CDU s'est prise à espérer qu'Helmut Kohl révèle enfin le nom de ses mécènes. Un faux communiqué, émanant semble-t-il des bureaux du groupe CDU à la mairie de Bonn, annonçait qu'il serait prêt à se confier à un petit comité de quatre personnalités de son choix. Dans la soirée pourtant, Kohl démentait personnellement: «Je n'ai pas l'intention de faire une telle déclaration.» Depuis des semaines déjà, l'ancien chancelier va répétant qu'il a donné sa «parole d'honneur