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Libération

La foule madrilène rejette l'ETA. Un million de manifestants contre la reprise des attentats.

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par Samir TOUNSI
publié le 24 janvier 2000 à 22h12

Madrid intérim

«Basta ETA»: plus d'un million d'Espagnols ont défilé hier dans Madrid contre le terrorisme de l'organisation séparatiste basque. Un cortège de plus d'un kilomètre a traversé dans le calme le centre-ville, pour condamner la mort d'un officier de l'armée dans un attentat à la voiture piégée, vendredi. Avec cet assassinat, son premier depuis juin 1998, l'ETA signait en lettres de sang son retour à la violence après une trêve de quatorze mois. Le lieutenant-colonel Pedro Antonio Blanco Garcia est la 770e victime de l'organisation depuis 1968, selon les autorités.

«Pour la paix et la liberté. Non au terrorisme»: les Espagnols, qui avaient rêvé d'enterrer à jamais l'ETA et ses crimes pendant la trêve, ont répondu massivement à l'appel de tous les partis, des syndicats et des associations. La manifestation a même pris l'ampleur du rassemblement de juillet 1997, qui avait marqué un rejet sans précédent de l'ETA en Espagne. Plus d'un million de personnes avaient alors condamné l'enlèvement et l'exécution d'un jeune élu basque du Parti populaire (PP, droite) au pouvoir, Miguel Angel Blanco. Hier comme en 1997, le PP et l'opposition socialiste ont serré les rangs. Le chef du gouvernement, José-Maria Aznar, et son adversaire socialiste, Joaquin Almunia, ont marché côte à côte, à cinquante jours des élections législatives du 12 mars, aux côtés de l'ancien leader socialiste, Felipe Gonzalez, et du chef du Parti communiste, Francisco Frutos.

«La lutte contre le terrorisme doit