Miami de notre correspondant
S'il compte, pour l'instant, sur l'appui de la hiérarchie militaire et le soutien d'une communauté internationale soulagée, Etats-Unis en tête, par le «happy end» de la crise, Gustavo Noboa devra désarmer l'hostilité des «révolutionnaires» frustrés de leur victoire. «Le peuple équatorien a été trahi», a déclaré Antonio Vargas, le leader indien propulsé pendant quatre heures d'horloge au sein du triumvirat de l'éphémère «junte de salut national». «Si Noboa essaie de faire la même chose que Jamil [Mahuad], nous, les Indiens, nous nous soulèverons à nouveau», a prévenu un autre responsable de la Confédération des nationalités indigènes (Conaie).
Banqueroute. Le nouveau chef de l'Etat, juriste et ancien recteur de l'université catholique de Quito, est surtout confronté à «la pire crise de l'histoire du pays», comme il l'a lui-même constaté: l'Equateur est quasiment en banqueroute, avec six habitants sur dix vivant en dessous du seuil de pauvreté (pour une population de 12,4 millions). Les caisses sont vides, le commerce est en débandade, l'administration archaïque, et la situation sociale explosive.
Gustavo Noboa, en tout cas, ne semble pas pécher par démagogie: ses premiers propos ont été pour affirmer qu'il poursuivrait la politique économique de son prédécesseur et qu'il maintiendrait la «dollarisation» des finances nationales annoncée le 9 janvier. Or, c'est la décision qui a précipité la chute de Jamil Mahuad. Le Président renversé avait ordonné c